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Décès d’Anne-Marie Touchard

par Sophie Trincaz - 25 mars 2021

Anne-Marie Touchard nous a quittés le jeudi 18 mars 2021 vers 13h30 après une longue maladie. Elle était entourée de ses enfants.

Sa discrétion n’empêcha pas que soient connues les conditions difficiles, précaires de son enfance (Anne-Marie fut élevée à Paris par sa mère seule arrivée d’Estonie au début de la seconde guerre mondiale) ni les drames (accident de montagne, chutes) qui touchèrent son mari Jean, avec qui elle a élevé 4 enfants.

Apres ses études à la Sorbonne, rapidement intégrée au CNRS à l’Institut du Radium, elle fait partie des chercheurs travaillant sur les chambres à bulles et regroupés par Jean Teillac en 1962 avec les « bullistes » de l’IPN d’Orsay, dirigés Jeanne Laberrigue, pour implanter la physique des hautes énergies au sein de l’Université de Paris dans ce qui deviendra le LPNHE en 1971. Depuis cette époque elle est restée très proche de Paul Falk-Vairant et Georges Valladas, qui l’ont beaucoup soutenue dans sa formation et ses premiers pas dans la recherche.

Ses recherches l’ont vue participer aux grandes étapes de l’évolution du LPNHE, travaillant auprès des accélérateurs sur des chambres à bulles au CERN d’abord, puis à Serpoukhov en Union Soviétique (collaboration avec le CEA sur Mirabelle), puis à nouveau au CERN sur des expériences hybrides (le spectromètre EHS). Avec l’arrêt des expériences sur chambres à bulles, elle rejoint le groupe neutrino pour les expériences au CERN puis à Brookhaven. Elle fait ensuite une excursion vers la physique des astroparticules (Themistocle) avant de finir sa carrière sur l’expérience NOMAD au CERN, expérience initiée par le groupe neutrino du LPNHE.

Au sein des équipes elle savait avec beaucoup de bienveillance instaurer un climat de confiance, sachant particulièrement bien intégrer les nouveaux venus jeunes (thésards) ou moins jeunes. Elle a pris de lourdes responsabilités pour le laboratoire en particulier celle des équipes techniques puis de la Formation Permanente sous la direction de Bernard Grossetête.

À la fin des années 1990, elle prit sa retraite. Elle a continué de venir aux séminaires (communs au LPNHE et au LPC du Collège de France), surtout ceux consacrés à l’astrophysique. Mais de plus en plus elle s’est consacrée à d’autres passions muries de longue date, profitant des opportunités de l’environnement parisien (cours du Collège de France, musées), effectuant de lointains voyages notamment en Extrême Orient (Inde, Bhoutan, Tibet, Chine, Japon). Elle s’est formée à la langue chinoise. Elle a approfondi la paléoanthropologie, domaine en pleine effervescence. Sans doute était-elle aussi en quête de ses origines aux confins des Europes du Nord et de l’Est (mer Baltique, Russie) à travers ses lectures récentes et d’autres voyages.

Fidèle en amitié, l’esprit libre et d’une grande curiosité, sa conversation était riche d’avis bien pesés recherchant toujours à lever contradictions ou conflits en sortant par le haut ou faisant découvrir des mondes insoupçonnés.

Pour les personnes du LPNHE qui l’ont connue, ce fut un grand bonheur et un honneur de travailler et d’interagir avec Anne-Marie.

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